de M. Jaluzot, P.S. Perono, P. Touraine
Préface du général Vincent Desportes (2S)
L’espace est un théâtre d’affrontement relativement récent à l’échelle humaine. Sa conquête a commencé en 1957 dans un monde bipolaire où le secret prévalait sur tout, et où les doctrines, communiste autant que capitaliste, s’affrontaient dans le rationnel de la technologie, mais aussi dans l’irrationnel du mythe. Si l’effondrement de l’Union soviétique prive les États-Unis d’un adversaire clairement identifié, La période 1991-2000 semble être plus aseptisée dans l’affrontement.
La « coopétition »y domine avec des programmes scientifiques, techniques transverses et des alliances ponctuelles. Cette période riche en changement voit également l’émergence de nouveaux entrants dans ce secteur de pointe, longtemps réservé aux élites des États. L’arrivée ambitieuse des nouveaux acteurs démocratise l’accès à l’espace et entraîne progressivement une saturation et une complexification des rapports de force.
Les États accélèrent leurs développements techniques ayant compris que la sauvegarde de leur souveraineté s’est significativement déplacée du contrôle du terrestre vers la maîtrise de l’espace. Le renseignement spatial est devenu ainsi crucial pour les nations. L’espace voit donc l’avènement de programmes publics et privés, bras armés indirects des États. Les récentes créations de commandement de l’espace affirment l’enjeu que constitue ce nouveau territoire dont l’exploitation va devoir faire l’objet d’une régulation juridique de plus en plus complexe.
Une territorialisation commerciale des programmes spatiaux s’opère. Chaque projet choisit son exploration spatiale proche ou lointaine, son objectif scientifique ou stratégique, et l’on recourt dorénavant à l’ensemble de l’arsenal de guerre économique moderne (information, droit, influence). L’espace devient un enjeu ultime d’influence pour les États qui y voient un prolongement de leurs frontières terrestres.
1 vol 16 x 24
252 p.
Novembre 2020 |